London calling

C’est la rentrée bien tapée! Retour à Marseille, retour au furetage dans mes quartiers chéris et à la découverte des nouveaux (ou pas si nouveaux mais nouvellement testés pour moi) bons plans. Même si je caresse l’idée de faire bientôt un long post sur mon escapade estivale à la montagne, dans une petite vallée douce regorgeant de belles choses, avec plein plein de photos. Histoire de ne pas vous soustraire à la traditionnelle soirée diapos qu’on inflige à ses amis à chaque retour de vacances.

Bon, j’arrête de cramer mes cartouches et je me consacre à une certaine nouveauté. Lieu qui fait peau neuve et nouveau plat, emblématique ou destiné à le devenir: la Boîte à sardine et son fameux fishe(uh) and chipse(uh) (si l’on souhaite le prononcer à la marseillaise mais il parait qu’il faut).

La Boîte à sardine, c’est avant tout une bonne poissonnerie qui fait aussi restaurant (quoique l’inverse soit vrai aussi). J’y étais allée quelques fois, du temps, pas si lointain quand même, où ils étaient situés au tout début du boulevard Libération, dans un tout petit local déjà surchargé de filets de pêche et où quelques tables sur le trottoir accueillaient la clientèle, hélas à l’étroit et un brin agressée par la circulation. Mais on y mangeait déjà fort bien et se régaler à la sauvette d’un plateau d’huitres arrosé d’un coup de blanc entre midi et deux, à l’occasion d’une pause déjeuner un peu plus longue que d’habitude, ça avait le goût d’un petit bonheur volé au rythme trépident d’une journée de boulot.

Et bien, depuis, il y a eu du changement et en mieux. La boîte à sardine a déménagé, certes pas bien loin mais pour beaucoup mieux. En gros, ils ont traversé le boulevard pour poser leurs étals juste en face, dans un ancien bar (le Taxi Brousse je crois, où je m’étais réfugiée un soir où j’étais encore bien jeunette, en prépa, et où un vilain monsieur m’avait un peu trop suivie dans la nuit, mais j’étais jeune et un peu naïve, je rentrais du théâtre et je croyais encore que la Canebière, le soir, ça allait, hein hein hein, blanche colombe). Bref, un ancien bar tout en angle et baies vitrées, et pour le coup, tout tout au début du boulevard. Le lieu y a gagné en espace et en clarté, plus de tables où on s’installe à la va comme j’te pousse, à côté de gens qu’on ne connait pas forcément mais qui, ma foi gagnent à être connus. Comme donc la semaine dernière où nous avons déjeuné en compagnie d’une dame fêtant, all alone, ses 75 printemps à coup d’huitres et de crevettes. MrZ s’est mis à lui chanter un joyeux anniversaire assez dissonant (il a bel et bien hérité du non talent de ses parents pour pousser la chansonnette) et je crois que ça l’a émue cette dame. Après, elle nous a fait des confidences touchantes mais quand elle a commencé à nous tenir des propos un brin trop de droite pour nous, la magie de l’instant était rompu mais bon… on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille, on choisit pas forcément son voisin de table à la Boîte à sardine.

Mais revenons au lieu. Le lieu est donc mieux, vraiment. On y retrouve toujours la déco… marine et ils ont récupéré un superbe plafond de bois qui fait penser, comme par hasard à une barque, ah ben ça alors! Allez hop, photos:

ImageIl était un petit navir-euh, il était un petit navir-euh

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qui n’avait ja-ja-jamais navigué

Une chose très agréable est d’être toujours au coeur de Marseille, soit en haut de la Canebière, entre l’église des Réformés et le square Stalingrad où, comment dire, il y a de la circulation, mais d’être dans un havre de paix super bien insonorisé. Impression d’évoluer dans un bocal à regarder le ballet des voitures et des passants, bien au chaud.

Et dans l’assiette? Et ben, des huitres, des crevettes, du plateau de fruit de mer, des poissons frais juste grillés, tout simples. Hommage ce jour ci aux affreuses baudroies dont se délectaient quelques voisins de table. Mais nous, nous étions venus pour la nouveauté, le fameux donc fish and chips. On n’a pas été déçus. Une belle relecture marseillaise de ce plat emblématique de Londres, en nettement mois gras et plus couleur locale. Servi dans l’attendue feuille de papier (pas journal mais presque) et consistant en deux merlans frits et une tombée de panisses goûteuses. Pas de ketchup-mayo pour accompagner tout ça mais un ramequin d’aïoli bien bien parfumé.

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Pourquoi du merlan me direz vous? Peut-être parce qu’il parait que le patron, Fabien Rugi, est originaire de ce quartier de Marseille (mais je ne lui ai pas demandé de me confirmer). Surement aussi, comme il nous l’a dit, parce que le merlan est le poisson qu’on donne aux minots par chez nous, facile à manger car quasi sans arêtes (en tout cas, une belle arête centrale qui s’en va d’un seul coup).

Pour arroser tout ça, un petit coup de blanc, blanc de blanc Château La Coste en l’occurrence, un coteau d’Aix-en-Provence très bien ma foi. Mieux que leurs rosés en tout cas. Et me rappelant leurs magnifiques installations d’art contemporain sur leur domaine et les chais refaits par Jean Nouvel. Ça vaudra bien un post tout ça d’ailleurs…

Et en dessert, on a délaissé le fromage, bien que la clayette ait été des plus attirantes et que cette présentation m’ait fait penser à mon Ardèche chérie et MrZ a dégusté une bonne part de tarte au pêche maison. Mais ils avaient un peu triché ou ne devaient plus avoir assez de fruits parce qu’il y avait pas mal d’abricots aussi dedans.

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En définitive, un chouette lieu pour déjeuner. Peut-être était ce un coup de feu ce jour là mais on a attendu un peu (bon, on est arrivés à 13 heures et on est repartis à 14h25). Mais c’est un endroit où le produit cuisiné mérite de prendre son temps. L’ardoise est honnête, 88 euros ce jour pour 4 avec 6 huitres en apéro, un demi de bon blanc, 4 fishe and shipe, 1 tarte et 3 honnêtes cafés (bien ça, le bon café pour finir son repas et pas le tort boyau au robusta).

Les infos pratiques, c’est par ici:

– sur leur site internet: http://www.laboiteasardine.com/

– fermé le lundi, resto du mardi au samedi midi uniquement (11-15 heures) et poissonnerie du mardi au dimanche (9-19 heures)

– réservation fortement conseillée au 04 91 50 95 95

– et l’adresse, au 7 du boulevard Libération, dans le 1er arrondissement de Marseille (métro Réformés Canebière)

Ah oui aussi, le soir, ce fishe and shipe se pare des ses plus beaux atours et s’offre à nous dans un food truck, une superbe camionnette Citroën bleue, qui écume les festivals et autres évènements de la nuit marseillaise. Pas encore testé sur cette formule mais je compte bien aller jeter un oeil sur leur page facebook pour suivre leur actualité: www.facebook.com/fisheandshipe

Et enfin, je pense que toute l’équipe de cette boîte à sardine peut se targuer de crier « il est frais mon poisson » et c’est un élément de base que j’avais oublié de mentionner dès le début mais qui me semble approprié pour clore ce billet. Sea you (mon dieu mais quel humour!!!).

4 réflexions sur “London calling

  1. Bon ben je commente encore, au risque de paraître bavarde, voire commère…
    Alors, le gars Fabien, il vient bien des quartiers Nord. Enfin, ça c’était dans son jeune âge. Après il est venu au Merlan (le théâtre cette fois) et c’est comme ça que je l’ai connu. Et puis, ensuite La Libération. Enfin, le boulevard…
    Un soir, j’y ai mangé des couteaux, du genre de ceux dont on se souvient 5 ans après… Donc s’ils sont à la carte, jetez vous dessus! Bref, je confirme pour l’adresse à avoir dans son carnet. Plus récemment, je l’ai croisé au Silo avec encore beaucoup de plaisir et de régal pour les panisses, que j’avais jusque là snobé et puis la salicorne, et puis les coques et puis et puis et puis…

    • Et puis je suis bien d’accord avec toi: les fruits de mer, ça déchire. Mmmmmmm, les couteaux! J’en ai mangé une fois, à la Cantinetta (un de ces restos marseillais qui mérite vraiment le détour) et j’avais trouvé ça… savoureux. Alors maintenant que tu me dis qu’ils en ont à la Boîte à sardine aussi, j’ai une nouvelle excuse pour y retourner. Je m’en lèche déjà les babines. Et moi j’aime tes commentaires, ta réactivité, j’aime être commère avec toi ici 😉 Et quand tu repasses par chez nous, on ira dire des potins autour d’une salade de couteaux et de quelques panisses chez le sieur Fabien.

  2. Cécile, je n’ai pas essayé l’ancien Taxi bar, mais la formule camionette, c’est super dans le festival de la Sucrière cet été, et en octobre pour le départ en retraite de l’ami José – eh oui ils font ça aussi les FICHEU CHIPSEU… et la panisse, je ne vous dis que ça…

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