La chanson du samedi

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… mais ça ne sera peut-être pas tous les samedis, non. Ce n’est là que l’inspiration du moment.

Il s’agit simplement d’avoir (re)trouvé la chanson qui chasse les autres, surtout celles qui vous collent à la tête et invitent leur refrain lancinant sans consentement. Quand l’Homme fredonne « I know you want it », annonçant les paroles certes dansantes mais dérangeantes de Blurred lines par Robin Thicke, j’abats ma carte maîtresses et je fredonne « to sleep side by side ». En plus, j’aime bien le contraste que ça fait. Car Robin Thicke n’a pas du tout envie de sleep side by side avec les filles de son clip et celles qu’il évoque dans sa chanson, non, pas vraiment.

Donc, moi, je ré-écoute le superbe Little broken hearts de la non moins sublime Norah Jones et tout spécialement le titre éponyme de l’album:

Sa voix de velours, sa musique intrigante et mélodieuse, ses textes énigmatiques. J’aime. A écouter aussi, les titres Happy pills et Mariam. Il commence à dater un peu ce 5ème album mais maintenant je prends beaucoup de plaisir à le passer. Faire un détour par le site de la demoiselle pour profiter de ses chansons:

http://www2.norahjones.com/

Et bon, comme l’a si bien dit mon amie L, et qu’on adore détester ce type, ou qu’on déteste l’adorer, c’est au choix, balançons quand même le clip non censuré, so sexy et si affreusement mysogine du beau Robin Thicke. Tout à l’opposé de l’univers de Norah Jones, on n’est pas à une contradiction près chez unboudoiramarseille. Enjoy!

http://www.vevo.com/watch/robin-thicke/blurred-lines-unrated-version/USUV71300526

Comme un air de vacances…

Si je vous dis qu’en six jours j’ai réussi à voir trois films au ciné et à me faire masser, comme ça, au débotté, dans un petit institut en sortant du boulot, et que vous savez que je suis mère d’un jeune de presque cinq ans, vous vous dîtes: il y a un truc. Et ce truc, LE truc, c’est une équation… magique: vacances scolaires + garde de l’enfant assurée par les grands-parents!!! Il faudra que je pense à leur ériger un autel pour leur exprimer toute ma gratitude.

Alors hop, je ne résiste pas à vous faire part de ces quelques moments.

Revue de presse ciné pour commencer:

– vendredi dernier, en compagnie sororale: Joséphine! L’adaptation en film, que je qualifierais plutôt d’interprétation très libre, de la bande-dessinée de la si délicieuse Pénélope Bagieu. Un film coupé en deux avec une première partie assez réaliste, un chouette portrait de jeune trentenaire foutraque et pétrie de contradictions (j’ai un gros cul qui m’afflige mais j’aime bien que les hommes me sifflent dans la rue pour cause de popotin over-proportionné, même si je rebute à l’avouer) et une deuxième partie beaucoup plus… envolée et irréaliste, où le scénario flirte avec les situations les plus improbables au fur et à mesure que son héroïne s’enferre dans son (gros) mensonge. Mais à la fin, elle trouve l’amour et il était en fait tout près, juste sous ses yeux! Quel pitch! Je ne sais pas si ce résumé vous donnera envie de vous ruer dans les salles mais moi j’y ai pris un certain plaisir. J’ai surement moins vécu l’histoire que les deux nénettes trois rangs devant qui ont passé leur temps à faire des commentaires à base de « Non!!! », « Han, tu vas voir, je le crois pas, il va faire ça » etc… (c’est bien simple, au début j’ai cru qu’il y avait un problème de synchronisation de la bande-son) mais amateurs et amatrices de comédies romantiques, c’est par là que ça se passe. C’est bien sucré et tout doux, ça fait du bien comme un bon gros bonbon. Et Marylou Berry y est très chouette, et les belles filles rondes, moi j’adore.

– second round lundi en compagnie amicale: Before midnight! La suite de l’histoire d’amour du couple incarné par Julie Delpy et Ethan Hawke et initiée avec Before sunrise et Before sunset. Je n’ai pas vu les deux premiers et j’ai aimé découvrir ainsi le chemin mené par ce duo, me disant que si la rencontre était belle, j’allais d’autant plus apprécier remonter dans leur histoire. Et ce fut le cas. Ce doit certes être générationnel, mais je n’ai pas pu faire autrement que me projeter, très fort, dans les questionnements de ce couple de jeune quadragénaire: les enfants, les choix professionnels, le sexe, les ex, les désenchantements et bref… comment faire durer sa propre histoire, son propre couple. Le tout plongé dans un paysage grec plein de sérénité, à l’opposé des conflits qu’une minuscule étincelle suffit à rallumer. Et accepter malgré tout de baisser la garde, accepter la magie que nous tend l’autre, accepter de lâcher ses vieux démons, ses craintes enfouies pour continuer de vivre cet amour. Encore une actrice que j’aime, Julie Delpy. Je la trouve folle, je la trouve entière et j’ai du mal, dans ses films, à faire la différence entre le personnage qu’elle incarne et celle qu’elle est vraiment. Alors je me dis que, pour moi, elle est une belle actrice.

– troisième round mercredi en compagnie sororale à nouveau et cousine issue de germain: World war Z! Oui, je sais, ça fait un peu le grand écart par rapport aux deux autres précédemment mentionnés. Mais comment vous dire comme j’ai été scotchée à mon fauteuil, comme c’était bon cette angoisse, cette adrénaline, ces bons de chamois (partagés avec pas mal d’autres personnes dans la salle)!!! Bon alors oui, il y a Brad Pitt: Bradou! Mais je ne suis pas une midinette et n’ai jamais été sensible à ses airs de minet, ni depuis Thelma et Louise, ni dans Seven, ni dans Snatch, pas même dans la pub Chanel n°5 (où on notera au passage que les rides autour des yeux c’est bien pour les mecs mais que pour les filles, c’est à grand renfort de photoshop que ça se passe…). Donc, je n’y suis pas allée pour lui mais parce que ce film avait l’air d’être sacrément couillu et que j’aime d’amour les bons gros blockbusters. Et là, autant vous dire que j’ai été servie. Un prologue de toute beauté, deux minutes de calme avec une famille prenant son petit déjeuner et après… : carnage!!!!!!!!!!! Du zombie à gogo, des explosions en voilà, du crash d’avion je te dis que ça, de la lumière intermittente qui te fout bien les jetons, de l’attaque de citadelle invincible par des montagnes de morts-vivants… aaaahhhhhh, que c’était bon! Quelques bons twists qui ne viennent pas gâcher ton plaisir, un scénario de facture classique atomisé en un seul gadin, et une morale pas très jolie jolie à la fin. Et un Brad Pitt, pardon, un Bradou, ma foi parfait en ex agent de l’ONU renvoyé sur le terrain un peu malgré lui. Quel pied! Bref, comme on le dit à Marseille: je le préconise.

Et voilà pour la minute cinéma. C’est vraiment pas tous les jours que je serai en mesure de faire un rapport au garde à vous sur trois films quasi du même coup.

Pour me remettre de tout ça, épuisée par ce panel de fauteuils de ciné, j’ai donc décidé, en sortant du boulot aujourd’hui, de pousser la porte d’un petit institut pas très loin de chez moi: Les bains des 5 avenues. Et de commander comme ça, allez hop et qu’ça saute, un massage du cuir chevelu et du corps. 45 mn de pétrissage… intense et huileux. Il y a du bon, et du moins bien. L’institut est clean et très joli, prodigue en pas mal de produits estampillés hammam et l’accueil très pro, carré en même temps que convivial. Il y avait déjà du monde mais on a su me faire une place et j’ai attendu tout juste une dizaine de minutes. Le massage (pardon, on dit « effleurage » car le terme massage est, je crois, réservé aux kinésithérapeutes) fut ferme et tonique: un bon pétrissage, idéal pour tous ceux qui ont toujours rêvé de se transformer en grosse boule de pâte à modeler. Détente assurée. Mais rien d’expert non plus, je connais des adresses où les gestes sont bien plus experts et vous envoient au nirvana en moins de deux. Le gros moins: j’étais huilée comme un beignet à la fin, j’ai du littéralement m’éponger avec le drap de la table de massage et piquer de l’eau de rose pour me refaire une figure un peu digne. Et encore, j’ai bien vu des regards chez les passants que je croisais et je pense qu’il se sont dits que j’avais une hygiène douteuse… Gros fail donc. Mais les prix sont très raisonnables, en tout cas par rapport à ce qui se pratique sur Marseille: 35 euros le massage de trente minutes du corps et 15 euros pour les quinze minutes du cuir chevelu. Je suis donc mitigée. J’y retournerai, pour me faire épiler. Car j’ai entendu, pendant mon massage, le bruit caractéristique de la bande de cire arrachée de la jambe ou de toute autre partie anatomique beaucoup beaucoup plus intime, et aucun couinement de douleur. Et parce que certaines de mes copines poilues (elles se reconnaitront) fréquentent également et régulièrement cet institut et qu’elles n’en sont jamais déçues. Laissons lui donc une deuxième chance.

Et donc, en six jours, même si je ne le suis pas encore officiellement, je me sens en:

Mon ciné à Marseille: le Chambord, 283 Avenue du Prado  13008 Marseille.

Les bains des 5 avenus, hammam, institut de beauté et boutique, 11 avenue des Chartreux, 13004, Marseille, 0491058154, ouvert du lundi au vendredi, 9h30-12h30 et 14h00-19h30, le samedi, 9h30-19h30.

Quintessence de la bobohitude

Je me demande parfois pourquoi je suis aussi cynique avec les bobos, pourquoi je les regarde de haut. Surement parce que j’en suis et que je rejette avec force ma… « communauté ». Un peu comme les hipsters dont j’adore me moquer du look. Mais avant que je leur ressemble, j’ai de la marge. Par exemple, toujours pas l’ombre d’un bout de barbe ni-même de duvet sub, sub… sublingual? (…non, ce serait dégueulasse, ça voudrait dire au-dessus de la langue, genre dans le palais. Ça vaut bien la peine de crâner en sachant employer à bon escient un mot comme susorbital – rien de sexuel – de se faire appeler « le mot juste » et de pas connaître le terme scientifique exact pour dire « au dessus de la bouche »…)

Bref. Je n’aime pas les bobos. Vous pouvez toujours vous lever tôt pour me trouver traînant mes espadrilles au marché paysan du Cours Julien le mercredi matin: LE repère des bobos de Marseille (LE triangle d’or: La Plaine – Le Cours Ju – Notre-Dame-du-Mont!!!). Même quand j’habitais à côté, je n’y allais pas, c’est dire (en même temps, je travaillais le mercredi donc bon). Cela dit, se lever tôt pour pouvoir profiter de tous ces bons produits eut été le plus indiqué, mais alors vraiment très tôt. Parce qu’après, plus que des bouquets de fleurs sauvages et des tielles sétoises à tomber, c’est des hordes de bobos qui se ramassent à la pelle. Aaaaaaahhhhhhhh, ces armées de mères portant en écharpe des enfants de 3 ans (sûrement affligés d’une grave déficience les empêchant de marcher de leurs propres ailes, un peu comme ces petits chiens que leurs propriétaires transportent dans des petits sacs… j’ai toujours envie de leur demander s’ils sont paraplégiques). Tous ces paniers en osier (OK, j’en ai plusieurs aussi, mais ça fait de moi une bobo? Non. Si?). Tous ces gens qui demandent « je les mange avec quoi ces topinambours? ». Avec une fourchette c…!!! Mais je m’emballe. Au final, je préfère la compagnie des petits vieux sur des marchés plus populaires, même s’ils sont très forts pour piquer un sprint impromptu et vous voler le dernier filet de saumon ou la dernière barquette de fraises, les gueux. Est- ce que ça fait de moi la nouvelle bobo? Peut-être… Mais je me complais à considérer que non.

Et puis parfois, l’Homme enfourche sa bicyclette (tellement pas bobo, surtout quand il porte son petit pantalon à bretelles… déni quand tu nous tiens) et mu par un obscur désir de consumérisme authentique et équitable, il ramène… ça:

panier à salade

Un panier à salade! So cute! Au début, je trouve ça sympa. En plus il l’a acheté chez Empereur et j’adore cette droguerie upper style nichée dans Noailles (à ce stade ça aurait déjà du me mettre la puce à l’oreille mais je n’ai pas fait attention, cet objet me rappelait tant ma vieille tata Lili, une ardéchoise pur crû qui avait le sens des valeurs et séchait sa salade dans un panier elle-aussi, j’étais toute émue). Fini l’essorage de salade dans le torchon, même si ça c’était assez authentique comme méthode, et surtout c’était la seule qui nous restait suite au décès de notre vieille essoreuse en plastique (estampillée GiFi ou tout autre temple du plastique chinois, tellement pas bobo, je sais). A nous les tours de bras dans le jardin et les petites gouttes de pluie nous arrosant. On rirait, Mr Z sautillerait pour se faire mouiller et ensuite on croquerait à pleines dents dans des feuilles de salade (bio) fraiches et tendres.

Bon, en vérité, mon coeur saignait un peu quand même parce qu’en fait, moi, j’aurais aimé avoir ça:

essoreuse OXO

Ou ça (la version luxe):

essoreuseOXO inox

Objet de désir rencontré chez mes beaux-parents, toujours à la pointe de l’ustensile culinaire. La rolls de l’essoreuse à salade. 3000 tours minute (je dis ça, je dis n’importe quoi mais en gros, c’est équipé d’un moteur de Maserati et j’ai toujours eu envie de piloter ce genre d’avion de chasse). Une légère poussée sur la poignée noire puis on arrête le mouvement circulaire infini d’une encore plus légère pression sur le bouton noir. Simple, efficace, beau. Tout ce que je voulais. Mais bon, cher aussi. Bourgeois en somme comme objet. J’ai bien essayé de le trouver sur LeBonCoin mais je ne me suis jamais résolue à dépenser plus d’une trentaine d’euros dans une essoreuse à salade (compter plutôt dans les soixantedizaines pour la version inox), faut pas déconner.

J’en étais donc là de mes réflexions quand j’ai demandé comme ça à l’Homme combien il avait payé son panier à salade si authentique. La curiosité est un vilain défaut… C’est donc tout naturellement que je me suis étranglée et que j’ai manqué le molester quand il m’a innocemment répondu: « 37 euros ». What The Fuck!!! 37 euros pour cet objet si authentique, cet ancêtre de l’essoreuse, cet objet qui ne marche que grâce à la force de propulsion de nos bras, une sorte de torchon amélioré au bout du compte. Quand je pense que pour le même prix j’aurais pu me payer ma rolls, enfin, ma maserati de la cuisine, mon essoreuse OXO.

J’ai écrasé une larme et, dignement, je suis passée à autre chose (équeuter les haricots verts).

Puis un matin, tandis que je buvais mon thé vert japonais nature (tellement pas bobo) et que je regardais le panier à salade (oui, il m’obsédait un peu), je me suis souvenue de cette conversation quelques jours plus tôt avec mon ami E. au sujet de la kermesse de l’école. On y parlât avec entrain du concept de bobohitude: bo pour bourgeois, l’argent, bo pour bohème, un peu la misère quoi, mais joyeuse. Et tout en regardant mon nouveau panier à salade, je pris conscience qu’il était à lui seul l’incarnation du concept, la quintessence de la bobohitude: bo pour bohème (remember tata Lili, cette vieille ardéchoise authentique) et bo pour bourgeois (tata Lili n’aurait jamais dépensé 24270,41 francs pour un panier à salade, elle avait les pieds sur terre elle et connaissait la vraie valeur des choses). En plus, ça nécessite d’avoir un balcon ou mieux, un jardin, en ville. Et dans la to do list des choses à accomplir avant 50 ans sinon tu as raté ta vie, on a déjà coché ces deux cases…

Tôt un matin, donc,  j’ai du me rendre à l’évidence: nous sommes de gros bobos.

Dommage, à une syllabe près on atteignait l’idéal sociétal de l’Homme (celui qui porte un pantalon à bretelles et enfourche parfois son vélo, pas l’Homme en général): être des gros boNObos…

Edit:

– pour ceux qui aimeraient tant nous croiser chez Maison Empereur du côté du rayon paniers à salade: Maison Empereur, 4 Rue des Récolettes  13001 Marseille, 0491540229, http://www.empereur.fr, on peut aussi y prendre des cours de cuisine le samedi matin et tous leurs objets et produits déboitent, c’est une caverne d’Ali Baba

– pour ceux qui aimeraient parler en ancien franc comme Tata Lili: http://www.quellesconnes.com/~super/euro/menueuro.php3 qui explique l’euro (et plein d’autres choses mais j’ai pas tout regardé ) aux pOOfs (entendre pouffes je suppose)