Vacances, on oublie (presque) tout!

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Bien, je sais que je m’éloigne de la ligne directrice de ce blog, aka « mes bons plans à Marseille », mais en même temps, je n’étais pas à Marseille ces quelques derniers temps. Dont acte. Ce sera mes bons plans ailleurs et aussi un partage de quelques moments et impressions.

Alors, à l’heure où certains prennent la route, l’avion, le bateau, le train, que-sais-je encore (bonne route et bon courage à tous, il parait que bison futé voit carrément noir), petit reminder de mes courtes vacances à moi. Et oui, courtes elles le furent, une seule semaine pour l’Homme qui incarne à lui seul les restrictions de toutes sortes que connait la Fonction Publique Hospitalière,  à commencer seulement par le régime de congés (je parle de la rémunération, des moyens humains affectés aux services, de… je m’égare). Bref.

Courtes elles le furent mais sacrément… déconnectantes (je sais, j’invente) tant nous étions dans un écrin qui nous a permis d’oublier tous nos petits soucis, le temps (et même celui qu’il a fait), les contraintes.

Et si vous avez bien suivi mes derniers posts (par là et par ici!), vous vous êtes peut-être rendus compte que j’avais un GRAND besoin d’Ardèche. Alors j’ai pris mon meilleur moteur de recherche, ma carte Mappy avec la vallée de l’Auzène, ma localisation de Terre Adélice et j’ai dégoté le plus doux gîte de la région, celui qui a correspondu plus que tout à nos attentes et nous a permis de retrouver avec bonheur cette région délaissée, la faute à la vie, depuis deux ans. En guise de petit nid à nous pendant quelques jours… une roulotte! Le seul bonheur de Mr Z en la découvrant me suffirait à dire que ces vacances étaient gagnées. On a tous, enfants, rêvé de vivre dans une maison miniature, à notre taille, chaleureuse et comme une cabane, et bien c’était celle là:

 

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Voilà, les vacances se sont partagées en laissant le temps filer à son rythme, doux, entre baignades, rares, à la rivière ou dans la piscine du gîte, rencontres avec tous les occupants de passage ou à domicile de ce dernier, concert de piccolo saxo improvisé un soir face aux montagnes, ballades alentours dans les genêts, les terrasses, autour du lac d’Issarlès où les grenouilles sont petites comme un ongle et un rayon de soleil qui perce les nuages a suffi à faire plonger l’Homme. Grand moment de rigolade avec Mr Z car ce fut comme une relecture de la fameuse pub « il porte des slips de Dim, dadadadada… » version le slip qui se barre pendant le plongeon. Ça nous a tenu longtemps écroulés de rire sous la pluie (ah oui, le rayon de soleil fut de très courte durée), le cul dans le sable, en demandant à l’Homme de nous rejouer la scène ad libitum.

Comme partout en France je crois, mais nous étions un peu coupés du monde, volontairement et sans se le dire, sans se connecter au wifi, en oubliant systématiquement téléphones et appareils photos ainsi que radio, bref, comme pour tout le monde, le temps fut plutôt automnal, je crois que je l’ai déjà dit, mais on en a fait notre affaire et c’était bien aussi cette impression d’automne en plein mois de juillet. Et bon, la pluie et le soleil, ça fait des petits qui se révèlent, ma foi, fort comestibles:

 

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Ah ça, on s’en est mis plein la lampe! Avec un régime exclusivement à base de produits locaux, cueillis par nos soins ou achetés chez notre réseau de producteurs qui déchirent sa mémé quoi qu’ils produisent. Caillettes, pâtés, godiveaux, fromages de chèvre, confitures de myrtilles, de framboises, crème de marron… régalade! Et bien sur, du viognier en quantité et de la bière locale à foison. Je vous parle de fait qu’en dégustant des bières avec quelques compatriotes belges du gîte (aussi, on n’était pas tombés sur des amateurs) on a perdu Mr Z? Non, je n’en parle pas… Don’t worry, on l’a retrouvé. Enfin, c’est plutôt lui qui a fini par nous retrouver…

Donc c’était l’automne en été, les DVD matés sous la couette tous les trois serrés les uns contre les autres, les ballades le dos plié en deux pour débusquer les champignons, les confitures minute faites sur place avec nos récoltes (on a quand même réussi à faire une confiture de fraises des bois, moi je dis, respect!), le marché sous la pluie, les retrouvailles improbables de l’Homme avec un pote musicien perdu de vue depuis 10 ans, les conversations inquiétantes avec un apiculteur que je respecte énormément pour la droiture de sa démarche de production et son constat sans appel sur la situation de ses abeilles…, le resto le plus bobo-chic (on ne se refait pas) dégoté à Vals-les-Bains, le barbecue improvisé avec notre bon ami C. dans sa cabane au Canada (en Ardèche en fait mais franchement, vu le lieu, ça fait tout comme). Mettre les pas de Mr Z un peu dans les miens quand je tâtais avec bonheur de la truelle sur les chantiers de fouilles archéologiques fut un beau moment de transmission. J’ai quand même réussi, un peu par hasard il faut l’avouer, à lui dégoter un site qui allie à la fois les fouilles, paléontologiques, et les recherches autour du requin, deux de ses grandes passions. J’ai gagné des points. Et lui, pas mal de dents des fameuses bestioles, qu’il trimballe partout maintenant comme un trésor de guerre. Faut dire que c’est quand même un peu la class à Vegas non?

 

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Voilà, s’arracher à tout cela a quand même été un peu dur même si on faisait bonne figure tous les trois en redescendant la vallée du Rhône par les chemins de traverse, histoire de prolonger encore cette impression de vacances. Sortir de l’autoroute et retrouver les enfants roms mendiants du côté des passerelles d’Arenc, loin, très loin de la rivière… Rentrer chez soi, ouvrir la boîte aux lettres et trouver les prospectus d’une église évangélique vous invitant à un débat sur l’avenir du monde et du cabinet Estrella vous promettant le meilleur de la voyance… Allumer sa radio et reprendre le fil du conflit israélo-palestinien et les difficultés des équipes d’experts pour rallier l’avion crashé il y a plus de 15 jours quelque part au dessus de l’Ukraine…

Et avoir envie de repartir quasi aussitôt. Ce qui n’est donc pas possible, on est d’accord. Alors s’évader encore en quelques photos et ambiances, comme la fluidité parfaite de l’eau cristalline des rivières ardéchoises autour des constructions éphémères de land art de l’Homme. Avant que l’on ne quitte ce beau lieu pour reprendre la route et que comme symboliquement, alors que nous étions dans notre voiture et que l’on jetait un dernier regard à la rivière, le sosie de Jason Statham qui squattait lui aussi les rochers, détruise d’un coup de pied tout ce bel et fragile assemblage…

 

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Bref, je suis un peu triste d’être rentrée… Ou alors un peu jalouse que vous soyez sur la route, aoûtiens chanceux! Oubliez tout, évadez vous, engrangez tout ce qui est bon sur les chemins, revenez gorgés de bon temps. Moi, je reste sur Mars maintenant avec quand même quelques escapades proches. Et j’ai déjà rechaussé mon appareil photo et emmagasiné quelques lieux dont je veux vous parler.

En attendant, et comme je ne suis pas  une fille avare de ses modestes bonnes adresses, je vous laisse les miennes en Ardèche. A vous de compléter en flânant par là-bas.

 

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– le plus superbe des gîtes, si vous aimez les caravanes vintage, les tipis cachés sous les châtaigniers, les aménagements collectifs du type four à pizza ou barbecue gigantesque: camping – gîte du Folastère, au hameau de Intres, commune de Saint-Julien du Gua, à 20 mn de Privas, pareil des hauts plateaux, du Mont Gerbier des Joncs et juste au dessus de la sublime vallée de l’Auzène pour se baigner dans une rivière merveilleuse de toboggans naturels et de trous d’eau ou plonger. C’est par là!

– savez vous qu’à Privas, de même que chez nous on a des pharmacies de garde, et bien là-bas les bouchers ont aussi des tours de garde, à savoir que le dimanche et le lundi, vous trouverez toujours une boucher-traiteur ouvert et vous ne serez ainsi jamais pris au dépourvu de saucissons et de godiveaux. J’adore le principe. Celui qu’on a le plus dévalisé: la maison Saulignac, 3 rue Hélène Durand.

– en parlant charcuterie: the best producteur de cochonnailles EVER, Michel Faure. Il faut dire que ses cochons s’ébattent en toute liberté dans la châtaignerai et franchement, ça leur réussit plutôt bien. Sa caillette est la meilleure de toute la région, j’assume, et je peux vous dire que depuis plus de trente ans, de la caillette j’en ai bouffé et donc je me sens un peu légitime pour dire quand une sort particulièrement du lot. Son pâté est le meilleur que j’ai jamais mangé, de même en ce qui concerne son pâté de tête. Je ne vous parle pas du boudin noir. Par contre je vous parle de la nouveauté de cette année, à savoir la jambonnette: t-u-e-r-i-e! Et le gras ensuite fondu dans la poêle pour y faire sauter des pommes de terre et des cèpes… Mamma mia comme dirait l’autre. Bref, c’est la ferme du Rouvier, sur la commune d’Albon, ils vendent à la ferme directement et tiennent également un gîte et depuis peu une table d’hôtes où je pense que l’on mange plus que bien. Ils ont un site internet ici.

– envie d’un resto bio et chic dans la superbe petite ville thermale de Vals-les-Bains (où je rêve d’aller faire quelques petits soins); filez vous attabler au Food Inn Paysan, cuisine bio du jour à partir de la production des paysans ardéchois, n’hésitez pas à visiter leur page facabook par ici. Vraiment très bon, accueil délicieux par un couple qui partage son temps entre Vals et Marseille (tiens donc, si ça ça ne me donnerait pas des idées…), possibilité de déguster les glaces du paysan givré, un autre glacier ardéchois qui vaut le détour.

 

Enfin, enjoyez vos vacances comme j’ai enjoyé les miennes. On se retrouve très vite. Besos!

 

 

Ice cream

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Juste un petit mot en passant pour vous faire partager une trouvaille de fin de dimanche après-midi, presque de blues du dimanche soir. Glanée au gré d’une déambulation familiale en trottinette, skateboard et vélo (dans la famille bobo, je vous laisse deviner qui chevauchait quoi). Bref, on était parti sur nos roues ou roulettes pour dévaler des Chartreux jusqu’au Vieux-Port, histoire d’oublier un peu en pédalant, de se détendre les guiboles, de voir du pays dans sa ville et puis aussi de manger une glace pour le goûter. Direction la Place de Lenche, au Panier, dans l’intention de s’arrêter chez le Glacier du roi, good adresse qui ne se dévalorise pas avec le temps.

Mais nous n’avons pas eu à aller jusque là car, sur le chemin, arrivés au Panier sur la placette de la rue Caisserie, déjà bien lotie avec le salon de thé-café-librairie Cup of tea, le petit resto l’Effet Clochette aux tables sous l’ombre des platanes… et bien se niche un nouveau glacier.

– intermède: repas du soir, je reviens après le tunnel, aka repas-histoire-dodo de Mr Z qui se fait légèrement sollicitant –

AH LA VACHE!!! Le tunnel a duré… plus d’un mois!?!?!? J’ai commencé ce post le 27 avril et je le reprends le 01 juin! Pour le poster le 06!!! Ça va pas du tout cette histoire. Il va sérieusement falloir que je me penche sur mon rythme de publication. Mais bon, dans le cas présent, c’est pas si mal car en fait, je suis retournée, à peu près dans les mêmes conditions de balade urbaine, chez ce glacier et j’ai pu:

1/ re-tester et ré-approuver,

2/ apprendre, au sujet de ce glacier, des choses nouvelles et fort intéressantes qui me donnent encore mille fois plus envie de vous en parler et que vous alliez goûter ses créations.

Alors donc, cette petite enseigne s’appelle Vanille noire, est sise 13 rue Caisserie, dans le quartier du Panier donc, et c’est Nicolas qui officie à la confection et la vente des glaces. Tout est artisanal, les parfums sont variés, la déco est minimaliste et reconnaissable à cent mètres, toute de jaune et noire, du logo au mobilier d’extérieur sur lequel s’affaler et se détendre au soleil. Lors de notre seconde visite, nous avons testé le combo sorbets mangue – citron – fraise (3 parfums, pas un mélange) pour Mr Z, café arabica – straciatella pour l’Homme et yaourt coulis mangue pour ma pomme. Rien à redire, les parts sont généreuses, la gaufrette craquante, les parfums prononcés, pas trop sucrés, pas trop crémeux. Et même en petit bonus une bonne lichette de glace yaourt à la fraise histoire de goûter aussi ce parfum là. Parfait et super gentil!

 

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 Thé fumé? Miam!

Mais là où j’ai fini de basculer dans l’adhésion totale et complète à cette nouvelle adresse, c’est quand j’en ai appris un peu plus du parcours et des références du patron. Et je ne cache pas un brin de chauvinisme. Je m’explique.

Quiconque me connait un peu, bien, sait combien je suis attachée à mes racines ardéchoises et à mon village dans la Châtaigneraie. Et bien là-bas, il y a de cela quelques années maintenant, on a quasi vu naitre dans un petit patelin appelé Saint-Etienne de Serres… tadam: un glacier! Ce glacier s’appelait (s’appelle toujours) Terre Adélice, et on a du le découvrir à l’occasion d’une foire au village avec leur mini stand, l’année où je passais mon bac, en 1996 (je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans blablabla, enfin presque). Et comment dire: la révélation! La glace, ça pouvait être ça! Autre chose, bien autre chose que Carte d’or et cie. Quelque chose de si puissant en goût, des brassées de myrtilles de la forêt écrasées en une seule boule de glace, de la crème aux œufs douce et tendre, et froide, de la glace au lait de chèvre bonne comme le petit Jésus en culottes de velours… Et je ne vous parle pas de leur sorbet au chocolat. Oui, sorbet, pas crème glacée. Le kiff pour ceux qui voulaient une glace au chocolat sans toutes les calories qui vont avec, ou simplement pour ceux qui sont intolérants au lait. Un sorbet, mais pas de fruits. Et quelle puissance du cacao amer de Valrhona, je ne vous dis que ça! Un bonheur renouvelé d’été en été, à prendre la bagnole pour se rendre dans leur petite boutique perdue tout au bout des châtaigniers. Et puis ils ont grandi, on s’est mis à trouver leurs glaces à la carte des restaurateurs du coin, à l’épicerie du village. Et puis ils sont descendus de la montagne, un tout petit peu, juste en bas, à Saint-Sauveur de Montagut, installés dans un ancien moulinage au long de la rivière. Une immense et belle bâtisse qu’ils retapent, où se trouvent leur laboratoire, leurs espaces de confection, leur lieu de vente. Souvenir d’un hiver pour y chercher deux bûches glacées et de l’air glacé saturé du parfum des mandarines déversées par kilos… Ils ont même ouvert il y a peu un café glacier dans le Vieux Lyon, une halte à recommander chaleureusement. Mais malgré cette douce et belle expansion, jamais, jamais ils ne se sont départis de leur qualité exceptionnelle et de leurs parfums introuvables ailleurs (qui a jamais goûté autre part de la glace au lait de chèvre???). Caramel beurre salé et nougatine, abricot bergeron, noisettes de l’Isère, amande douce, miel du Vivarais, fromage blanc de chèvre, galette Saint-Michel… je vous appâte hein? Je vous parle de leurs parfums exceptionnels? Moutarde wasabi, géranium, poivre de Sechuan, sésame, truffe, yuzu, papaye, chartreuse, lard fumé…?

Pour cette histoire qui m’est un peu personnelle (même si je n’ai rien à voir avec eux!), pour ce dynamisme qu’ils ont apporté à cette vallée de l’Eyrieux, pour ces souvenirs, pour leurs 150 parfums, pour m’avoir fait aimer à Noël manger une bûche glacée… pour tout ça, pour moi, Terre Adélice a toujours constitué mon étalon maître en terme de glace artisanale et jamais, jamais, je n’ai trouvé quelque chose d’approchant. Et j’ai cherché.

C’est donc avec un brin d’arrière pensée que j’ai demandé au patron de Vanille noire s’il les connaissait. Mais en même temps, au fond de moi, d’avoir déjà goûté ses glaces et eu le sentiment d’être satisfaite et d’avoir trouvé, j’avais comme un pressentiment. Et comment vous dire: le temps s’est arrêté quand il m’a dit « c’est chez eux que je me suis formé ». Sentiment de connivence d’initiés à parler à bâtons rompus de « notre » glacier ardéchois, impression de partager un secret précieux.

A ma première visite chez Vanille noire, j’avais déjà eu le sentiment de manger une très bonne glace artisanale, à ma seconde visite, ma dégustation me l’a confirmé et la discussion autour de Terre Adélice m’a donné un aperçu de la façon de travailler de cet artisan, de sa conception du produit et de la confiance que l’on pouvait lui faire.

En tout cas, je crois, allez y les yeux fermés. Moi ça y est, après plusieurs années de recherche hors de mon « pays », dans ma ville d’adoption, ma Marseille que j’ai tant détestée et que j’aime de mieux en mieux, mon glacier artisanal je l’ai enfin trouvé et la route descend tout droit des Chartreux jusque là-bas, sans même plus besoin de pousser jusqu’à la place de Lenche.

Enjoy et faîtes moi un retour si vous passez par chez Vanille Noire.

 

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PS: et si vos pas vous mènent en Ardèche, stop-over vivement recommandé chez Terre Adélice

PPS: de mémoire, chez Vanille noire, les prix vont de 2,50 euros les deux boules à 5,50 les trois et les glaces peuvent être achetées par bac à ramener à la maison pour épater les potes.